Venon, paysage et patrimoineAccueil.html
 

Saint Christophe
décor du XIVème siècle

Un monumental saint Christophe, le saint Patron de l'église de Venon à cette époque, occupe toute la partie droite du mur Est, à droite de la fenêtre.

Sa taille est impressionnante comparée aux autres personnages, rappelant sa nature de géant. Le personnage occupe toute la hauteur du mur.


La lisibilité est difficile, la peinture s'étant dégradée au fil du temps et ayant été endommagée par des raccords de maçonnerie lors de la réalisation ultérieure d'une armoire encastrée dans le mur.

On distingue néanmoins le nimbe, au dessus d'un visage dont les traits ont disparu et de longs cheveux blonds ondulés qui descendent jusqu'aux épaules. Il est peint de face, statique, et porte sur son épaule gauche l’Enfant Jésus. Sa main droite tient un bâton et sa main gauche maintient les genoux de l’Enfant. Il est vêtu d’une tunique, de couleur jaune et son manteau, ocre à l'extérieur et blanc à l'intérieur, descend jusqu’au sol. De l'Enfant Jésus, on devine la position assise sur l'épaule du géant, la tête ceinte d'un nimbe crucifère jaune.


Dans l'histoire, saint Christophe Porte-Christ est "une pure construction médiévale, la rencontre d'un inextricable tissu de légendes orientales et occidentales". Selon Dominique Rigaux, "sans aucun doute, c'est la Légende dorée de Jacques de Voragine, composée vers 1261-1266, qui assura le succès de cette version en lui donnant une diffusion sans précédent".
Au début de ce culte en Occident, saint Christophe était invoqué pour protéger contre "la mort subite", c'est à dire la mort qui ne laisse pas le temps de se repentir et de recevoir les derniers sacrements. Les voyageurs étant parmi les plus menacés, saint Christophe fut par la suite invoqué par ces derniers. Ce culte aurait pris son premier essor dans les Alpes, où les chemins et certaines traversées de rivières ou de torrents grossis par la fonte des neiges s'avéraient dangereux.

Ultérieurement, la protection du saint s'est étendue à tout type de péril. Au pied de Venon, les gorges du Sonnant étaient souvent impraticables et Venon constituait le passage obligé pour remonter dans la vallée d’Uriage. Le chemin était raide, difficile, particulièrement l’hiver. De là, très probablement, l’attribution à saint Christophe du patronage de l'église de Venon.


Le saint Christophe de Venon semble être un compromis entre les représentations du début du XIIème siècle où le saint est figuré debout sur la terre ferme, portant le Christ adulte et celles qui apparaissent à partir du XIIIème siècle montrant le saint traversant les flots avec le Christ enfant.