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La voûte
décor du XVème siècle

Sur la croisée d'ogives, divisée en quatre voûtains, la restauration a concerné les voûtains Sud et Est. Une restauration complémentaire pourrait être entreprise dans le voûtain Nord dont les fragments retrouvés, très lacunaires, ont été recouverts d'un badigeon réversible.

Le voûtain Sud

Sur le voûtain Sud, également parsemé de fleurettes rouges à cinq pétales, deux anges ont pu être retrouvés partiellement. Le mieux conservé, nimbé, avec des fragments d'ailes et vêtu d'une robe brune à col jaune tient un phylactère qui n'a pu être déchiffré. Du second, qui tourne le dos au précédent, ne subsiste qu'une tête énigmatique, sans visage ni chevelure.

Cet ensemble d'anges de part et d'autre du trône et dans les voûtains pourrait faire allusion au jugement dernier dans l'Évangile de Mathieu (Mathieu 24. 31) ou dans l'Apocalypse de Jean (Apocalypse 4 et 5). Une autre hypothèse serait d'y voir le chœur des anges, les neufs chœurs angéliques, décrits par Denys l'Aréopagite, gardes célestes qui entourent la Majesté et annoncent le règne de Dieu pour l’éternité.


Le voûtain Est

Les restauratrices ont mis en évidence, sur un fond parsemé de fleurs, des fragments d'un Christ assis sur un trône de très grande taille.

Quelques éléments des pieds du siège seulement ont pu être dégagés. De part et d'autre du trône, des anges, qui semblent aller deux par deux, tiennent chacun un phylactère. En bas de l’aile, nous distinguons le départ du nimbe de l’ange. Près de la clé de voûte, le fragment présent indique l’emplacement du nimbe crucifère et des doigts…


La représentation du Christ semble occuper tout ce voûtain. Les fragments mis au jour sont très peu nombreux mais permettent d'identifier une Majestas Domini, le Christ de Gloire, inspiré de l'Apocalypse de Jean dont nous avons tenté la reconstitution ci-contre.
Dans la tradition iconographique chrétienne, le Seigneur trônant tient l'orbe de l'univers de la main gauche ou le Livre, et bénit de la main droite. Le trône est à haut dossier et ses pieds reposent sur une tablette. Il est vêtu d'un manteau - pallium - qui lui recouvre l'épaule gauche.
L’exigence d'une représentation du Christ en majesté constituait une demande récurrente des évêques de Grenoble au XVème siècle.


Le voûtain Ouest

Il a été décidé de conserver ce décor comme témoignage du décor du XIXème siècle qui se trouvait directement sous la couche de décor visible avant la restauration.
A l’intérieur d’un cadre gris-bleu qui épouse la forme du voûtain, dans une composition triangulaire, est représenté un immense bouquet de deux rameaux d’olivier retenus par un nœud. Les feuilles sont de grande taille, de forme elliptique, colorées de jaune et ombrées. L’olivier est le symbole du Christ.

C’est un décor en trompe l’œil.